Tout savoir sur la peche a la dorade du bord
En Méditerranée et en Atlantique, la dorade se pêche essentiellement à fond. La plus grande majorité des pêcheurs la traquent durant toute la période estivale avec, bien souvent, des montages simples et du matériel rustique.
À la recherche de ce poisson, on entre dans les nombreux cas où la technique et la connaissance sont des facteurs essentiels qui modifient considérablement les résultats. Point de vue sur une technique reine : la pêche de la daurade à fond.
Je ne parlerais pas de surfcasting car si cette technique permet de prendre de la dorade, nous allons parler ici d’une mouvance de pêcheurs différente de celle des pêcheurs en surf. Bien moins axés sur les techniques de lancer que sur les ruses pour tromper les dorades, les pêcheurs qui la recherchent sont des pêcheurs de proximité à l’écoute du moindre mouvement des eaux et du temps.
Ou pêcher la dorade du bord?
Les bancs de dorade affectionnent tout particulièrement les anfractuosités créées par l’homme ou la nature dans le relief côtier. Tout ce qui peut ressembler à un étang, un port ou tout autre zone calme est immédiatement investi par les dorades, sous réserve qu’elles y trouvent de quoi se nourrir. Nous allons donc commencer par décrire tous les postes susceptibles de vous faire prendre des dorades.
Les ports :
la majorité des ports méditerranéens et atlantiques sont potentiellement visités par les dorades. Les ports sont généralement appréciés pour leurs immenses qualités nourricières.
On y trouve en effet moules, huîtres sauvages, crustacés et vers en grande quantité. Tous les abords des ports, à commencer par les digues extérieures sont des postes en puissance. Pour améliorer ses chances de réussite, il faut toujours chercher à se rapprocher au maximum des lieux de passage des dorades.
Les entrées de ports sont ainsi des passages obligés pour les poissons qui entrent et qui sortent, les bancs de roche réputés et reconnus par les pêcheurs étant également des secteurs sur lesquels les poissons passeront à un moment ou à un autre.
Il ne faut rien laisser au hasard et si vous partez explorer un port n’omettez aucune hypothèse. Pour rechercher les dorades, rien ne vaut un bon étranglement qui concentrera vos prises éventuelles sur une petite zone géographique.
Les étangs :
‹‹‹ Les étangs attirent les géniteurs pour la reproduction. Tous les chenaux d’accès sont donc des passages indispensables pour les gros poissons. Il faut également noter que les chenaux sont bien souvent plus faciles à pêcher que les étangs eux-mêmes.
Que l’on parle des étangs littoraux méditerranéens ou du Bassin d’Arcachon, pour moi le schéma est identique. Les dorades cherchent refuge dans un secteur moins mouvementé que le large, de préférence chaud (les températures varient souvent de plusieurs degrés entre la pleine mer et les bassins) et largement pourvu en nourriture.
Ce dessin idéal est parfaitement représenté dans les étangs ou le bassin. Les dorades y pénètrent en début de saison et y passent tout l’été. Les pêcheurs savent ainsi où les trouver, au grès des caprices de la météo, tout au long de la saison. Pour de très nombreux pêcheurs, les étangs sont l’assurance de trouver de la dorade en quantité (et souvent de fort belle taille).
Les plages rocheuses :
Certaines plages françaises sont particulièrement bien pourvues en roches et rocailles de toutes sortes. Ces plages ou cul de falaise sont bien entendu des secteurs prioritaires pour le pêcheur de dorade.
Les alentours de la ville de Sète, les plages de Frontignan, les plages de Cannes sont ainsi des lieux saints pour les grosses dorades qui y trouvent un support indispensable à la prolifération de certaines sortes de nourriture.
En dehors de ces roches, les plages n’ont rien d’excitant pour les pêcheurs de dorades. Toutefois, il peut arriver que les dorades soient obligées de passer par certaines plages pour rejoindre leurs objectifs.
On prend ainsi de belles dorades à Biscarosse (superbe plage du Sud Ouest) où le site n’a rien pour attirer les grosses dorades. Passant par là pour rejoindre le bassin d’Arcachon, les belles se font ainsi capturer par les pêcheurs en surf. Il en est de même à la barre d’Etel.
Pêche de la dorade du bord: La saisonnalité
Les belles dorades méditerranéennes se prennent essentiellement durant la belle saison, soit du mois de Mai au mois d’Octobre. Elles profitent ainsi de températures adéquates et d’une quantité de nourriture suffisante.
En Atlantique, la saison semble s’étaler sur une période identique à la différence près que les gros poissons se prennent durant tout l’été dans le bassin. Cette différence est principalement due au fait que les pêcheurs du bassin ont accès à l’ensemble de la superficie du bassin que ce soit du bord ou en bateau.
En Méditerranée l’accès aux étangs n’est pas toujours possible et on est obligé d’attendre les déplacements massifs de dorades pour espérer les piéger à la sortie ou à l’entrée de ces derniers. Quoi qu’il en soit, il est important de ne pas rater ces quatre mois essentiels durant lesquels les plus gros poissons sortent de l’eau.
Périodes favorables
La dorade se prend essentiellement de jour, du moins en ce qui concerne la pêche à fond. Comme nous le verrons plus loin, la pêche au flotteur mobilise son attention durant la nuit, ce qui rend ces deux techniques fort complémentaires.
Le pêcheur de dorade se lève tôt, non pas pour prendre des poissons à l’aube mais plutôt pour trouver des places où poser ses cannes. Les secteurs réputés pour la dorade sont en effet immuables et contrairement à la plage, il est peu probable que les postes se déplacent d’une année sur l’autre. il s’ensuit un surpeuplement de pêcheurs qu’il faut savoir gérer pour obtenir des résultats. Les dorades ne récompensent que les gens courageux qui savent prendre les meilleurs postes.
Au cours d’une journée, les moments fastes sont assez bien répartis. Il est assez facile de déterminer à quelles heures mordent les dorades car les prises ont généralement lieu dans les mêmes tranches horaires d’un jour à l’autre.
Il est peu probable que les dorades mordent au lever du jour aujourd’hui et à la tombée de la nuit le lendemain. Ce qui arrive par contre assez couramment c’est que les dorades entrent un jour en masse et qu’aucune âme ne se manifeste le lendemain.
Il faut donc être assidu et tenir le poste pendant au moins une demi journée. Je crois pouvoir dire par expérience qu’il est très rare de garder les dorades durant plus d’une demi heure sur le même poste.
Ces poissons étant très mobiles ils cherchent en permanence et ne s’arrêtent que très peu de temps. Il me semble opportun de préciser que les touches se produisent généralement suivant un plan très régulier :
- Dans l’heure qui suit le lever du jour
- Vers 10 heures du matin
- Vers 12 heures
- Vers 14 heures
- Vers 17/18 heures
- À la tombée de la nuit.
‹‹‹ Un tableau de pêche comme celui-là est la récompense ultime pour le traqueur de dorades.
Ceci n’est pas un schéma invariable mais selon les notes prises par mon père pendant de longues années, les recoupements sur ces horaires sont assez réguliers.
J’ai également fait la connaissance voilà quelques années d’un excellent pêcheur, qui officie dans le Golf du Lion et qui m’a appris et confirmé que les grosses dorades étaient fort sensibles aux mouvements des marées…
Émanant d’un pêcheur méditerranéen, cette affirmation me parut à l’époque suffisamment étrange pour que je me penche d’avantage sur la question. Je me suis employé à vérifier cette curiosité durant deux longues années de pêche et puis vous affirmer aujourd’hui que mon ami est un précurseur et qu’il ne s’était pas trompé.
Si en Atlantique la marée est un élément prépondérant dans l’approche de la pêche, il en est tout autrement en Méditerranée où elle est littéralement ignorée. Pourtant, d’après les constatations établies, les heures de prise des grosses dorades correspondent très souvent aux forts coefficients lunaires. Pêcheurs méditerranéens, je vous invite donc dès à présent à vous procurer une table des marées auprès de votre capitainerie la plus proche et de jeter un œil sur les gros coefficients.
Peu nombreux, ces jours de pêche sont les plus profitables et ce sont eux qui génèrent les plus belles prises, généralement lors des étals. Attention, si je me permets aujourd’hui d’affirmer et de divulguer un tel secret, c’est bien qu’il a été maintes fois vérifié ! Toutefois, le seul rapport qui peut être établi concerne la prise de belles pièces et non le volume de poissons pris qui reste à peu près stables sur un mois entier, seule la taille des poissons semble varier en fonction des marées.
Stratégie de pêche de la dorade du bord
Nous ne connaissons pas de stratégie très évoluée pour rechercher et piéger la dorade, malgré tout il est nécessaire de faire preuve d’une grande humilité pour modifier sans cesse sa façon d’aborder le poste à explorer. La première règle est de connaître à la perfection les fonds de son secteur de pêche.
Il est impensable de prendre une dorade à plus de 5 mètres de son axe de passage. La dorade ne dévie pas de son chemin, elle file droit, sachant précisément où l’attend sa nourriture.
Pour cette raison, votre appât doit être placé au plus près de l’objectif de votre poisson, si tant est qu’il en ait un. Dans ce cas, si la cible est une roche, vous devez être capable de poser votre appât à quelques centimètres de celle-ci. Facile en théorie, véritable casse tête en pratique…
Si au contraire vous pêchez sur un secteur de passage( les dorades ne faisant que passer sur votre poste), changez aussi souvent que possible vos lignes de place. Ne les laissez pas dormir inutilement et renouvelez vos appâts en permanence. La dorade aime le frais, une carcasse de crabe vide (sucée par les bigorneaux et Bernard l’Hermites) ne la fera probablement pas dévier.
changez aussi souvent que possible vos lignes de place. Ne les laissez pas dormir inutilement et renouvelez vos appâts en permanence.
Je n’ai jamais vu prendre de dorade sur des appâts ayant séjourné plus d’une demi heure sous l’eau. S’il doit y avoir une stratégie précise pour trouver et tromper la dorade, il s’agit certainement de faire bouger en permanence ses appâts et de les renouveler aussi souvent que possible. D’autre part, la règle « gros appâts/gros poissons » est ici on ne peut plus valable.
Montage peche dorade du bord
Les montages pour la dorade sont extrêmement simples. J’ai bien souvent tenté de perfectionner à outrance mes montages, pensant que cela m’aiderait à tromper ces poissons si méfiants.
À l’époque j’étais petit ! L’expérience aidant, je reste aujourd’hui persuadé qu’une seule règle reste immuable en matière de montage :
- la longueur du traînard.
La dorade mangeant sur le fond, il est logique que le traînard soit employé dans la majorité des cas. Je ne crois personnellement pas à tous les montages qui sont trop compliqués, ayant personnellement acquis de n’utiliser que trois montages essentiels qui m’ont toujours permis de prendre de la dorade.
L’olive coulissante :
bien qu’archaïque, ce montage marche toujours. Dans le cas où les dorades ne le refusent pas, il n’y a aucune raison de s’en priver, à condition de n’utiliser que des plombs de type olive qui roulent sur le fond. Les plombs plats sont pour moi très contradictoires avec le comportement de la dorade car ils immobilisent un appât que l’on veut naturel…
Le montage coulissant sur coulisseau :
il n’apporte rien de plus que le montage olive sinon un minimum de discrétion en plus. Il convient néanmoins à tous les réfractaires à l’olive.
Le montage décalé :
je parle systématiquement de ce montage dès lors que l’on me parle de pêches difficiles et de poissons méfiants. Il est le plus compliqué des trois mais évite les relâchés intempestifs de la dorade. Le poids du plomb étant décalé de l’axe du bas de ligne, la dorade n’a que peu de chances de sentir celui-ci avant d’avoir déclenché la touche. À utiliser prioritairement en cas de touches pointilleuses.
La pêche de la dorade du bord est une technique passionnante qui s’accommode fort bien des chaleurs et de l’ambiance « vacances ». Elle reste néanmoins sujette aux exigences de la population de pêcheurs et vous demandera d’être matinal.
Quoi qu’il en soit, rien ne vaut la beauté d’un lever du jour au bord de l’eau, à moins que vous préfériez ne pas vous coucher pour tenter la dorade au flotteur… Nous verrons donc cela dans la prochaine partie de ce dossier.